mardi 26 juin 2007, par Richard Bennahmias
De quel droit poser cette question ? De quel droit la parole humaine peut-elle se prévaloir pour poser Dieu dans l’être ? Nous n’avons rien qui nous permette de fonder rationellement la réponse. C’est le type même de la question "indécidable", de la question qui affole la raison. |
Dans la parole humaine, Dieu n’existe jamais comme objet, sinon à l’état de trace : de trace d’un instant où il s’est posé lui-même comme sujet, d’un moment de notre histoire où nous avons cru reconnaître son passage, l’action de sa parole, l’effet d’un "Je suis" dont on ne peut rendre compte qu’au passé.
Dieu n’est jamais quelque chose, il est toujours quelqu’un … d’autre
Celui par qui tout existe est autre que tout ce qui existe : hors être, au-delà de l’être.
Quand il décide d’exister, quand il s’engage dans l’être, cela s’appelle l’incarnation.
Dans la question "Dieu existe-t-il ?", ça n’est pas Dieu qui est en cause, c’est la vanité du "Il y a" par lequel je prétends poser ou nier son existence.
En dehors de nous, de notre humanité, de notre univers, Dieu n’est pas : Il crée. C’est ainsi que commence la Bible : "Au principe Dieu crée".
D’en dehors de nous, de notre humanité, de notre univers, Dieu ne cesse de créer et nos existences ne sont jamais que le sillage de sa Parole.