La Bête à Bon Dieu
A propos de guérisons par la prière
Science sans confiance n’est que ruine …
Entre science et magie, où se situe la prière ?
lundi 7 décembre 2009, par Richard Bennahmias

Nos paroles et nos croyances ont-elles le pouvoir d’agir sur la réalité ? Quelle différence entre l’efficacité des mots de la science, de la magie et de la foi ?
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Nous avons été excessivement accablés, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts. C’est lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d’une telle mort, … vous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, …(2 Cor , 8 à 11)

À force de patience, nous avons appris à apprivoiser la réalité avec nos mots : la médecine moderne opère des cataractes, pose des prothèses de hanche et des appareils auditifs. Mais quand les aveugles voient, les boiteux marchent et les sourds entendent, la Parole de Dieu est aussi engagée à nos cotés dans notre lutte contre la fatalité. Quelle différence entre parole magique et parole scientifique, sinon que la seconde est plus incarnée que la première ? Dans la longue dynamique de l’incarnation de la parole, les mots de la science se sont avérés plus efficaces que ceux de la magie.

D’une manière générale, nous prions pour confier à Dieu ceux de nos soucis qui nous préoccupent le plus, tout particulièrement ceux qui nous préoccupent de façon ultime. Encore faut-il pour cela que nous soyons capables de franchir le pas de la confiance : et si ma demande n’était pas exaucée ? Et comment sera-t-elle exaucée ? Non pas comme je veux, mais comme Il veut. Et si mes souffrances ou celles de l’un de mes proches continuent : est-ce cela qu’Il veut ? Si ça ne marche pas, c’est que Dieu me punit ou qu’il n’existe pas. Je n’ai plus d’autre choix que d’exclure Dieu de mon monde ou de m’exclure du Sien.

En nous rendant participants à la passion, la croix et à la résurrection du Christ, notre baptême nous signifie que Dieu ouvre toujours à nouveau devant nous une issue heureuse aux crises que nous traversons. Mais quelle issue ? Comme si, dans les combats où Dieu a promis de s’engager à nos cotés, l’issue et les moyens d’y parvenir pouvaient être connus d’avance !

Que nous soyons des familiers du dialogue avec Dieu, ou qu’en dépit de nos réticences, nous ne puissions laisser échapper de nos âmes un ultime « s’il te plait », c’est d’abord dans la prière, même fugace, que Dieu s’engage à nos coté. Quand nous ne savons plus si nous arriverons à tenir le coup, Dieu nous tend la main : que ce soit pour soutenir notre résistance, entendre notre révolte ou accueillir notre lâcher prise. « Maintenant, Seigneur, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir et, à bout de ressources, je te confie ma cause ».

En rétablissant le lien de confiance qui nous unit à Dieu, la prière convertit notre perception de la réalité : elle l’ouvre comme s’est ouvert le Tombeau dans la nuit de Pâques. Elle restaure la confiance qui seule a donné, donne et donnera à nos paroles et à nos croyances le pouvoir d’agir sur la réalité.